Reflux gastro-oesophagien

On parle de reflux gastro-oesophagien (RGO) quand le contenu gastrique acide passe la jonction gastro-œsophagienne (cardia) et remonte le long de l’œsophage.


Un reflux gastro-œsophagien survient à cause du dysfonctionnement de la partie inférieure de l’œsophage, au niveau du muscle du diaphragme et du sphincter inférieur de l’œsophage.


Une hernie hiatale, ascension de la partie supérieure de l’estomac, favorise la survenue de RGO.



Symptômes


Deux symptômes sont très évocateurs de RGO ; le pyrosis (sensations de brûlure dans le thorax survenant après les repas ou lorsque le patient se couche ou se penche en avant) et les régurgitations acides et/ou  alimentaires.


D’autres symptômes sont plus atypiques, comme une toux chronique inexpliquée ou des manifestations oto-rhino-laryngologiques (ORL) de type laryngites/pharyngites voire des brûlures. 


Le RGO est aussi le principal facteur d’adénocarcinome, un type particulier de cancer de l’œsophage. Néanmoins, ce risque est extrêmement faible.




Bilan


En cas de symptômes, on recommande habituellement une gastroscopie.

Cet examen permet de visualiser l’estomac et la muqueuse oesophagienne. En cas de reflux gastro-oesophagien pathologique, la gastroscopie observera une oesophagite (inflammation de la paroi de l’oesophage).

Cependant, l’absence de lésion ne permet pas d’écarter le diagnostic de RGO. 


Si les symptômes persistent, sont gênants ou atypiques,  on proposera la réalisation d’une pH-métrie. 

Cet examen va permettre d’objectiver les remontées acides de l’estomac vers l’oesophage.

La PH-métrie est indiquée lorsque l’endoscopie est normale, face à des symptômes atypiques ou chez les patients réfractaires aux traitements.  Le résultat de la pH-métrie est formel : si elle ne détecte rien, il n’y a pas de reflux gastro-œsophagien.





Traitement


1. Mesures hygiéno-diététiques ; éviter les repas trop gras et trop abondants, éviter de se coucher trop précocement après la fin d’un repas et surélever la tête du lit, perdre du poids , éviter alcool, chocolat, café ou tabac.


2. Le traitement médicamenteux ; s’adapte à la fréquence, à l’intensité des symptômes et aux complications éventuelles. Des traitements à la demande qui agissent de façon immédiate sont prescrits lorsque les symptômes sont intermittents. Si ceux-ci sont constants, ces mêmes traitements sont à prendre en continu.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) réduisent fortement la sécrétion acide par l’estomac. 


3. La chirurgie n’est jamais le traitement de première intention et on privilégie toujours un traitement médicamenteux. Il s’agit d’être vigilant en cas de symptômes atypiques ou de symptômes mal contrôlés par le traitement médicamenteux, en effet, si ces symptômes ne sont pas liés au RGO, ils ne seront pas améliorés par l’intervention.


La chirurgie de référence est une fundoplicature (opération de Nissen),  réalisée par laparoscopie : la partie haute de l’estomac vient envelopper la partie basse de l’œsophage. Une valve anti-reflux est crée, l’orifice œsophagien du diaphragme (hiatus) est réduit, renforçant ainsi le sphincter inférieur de l’œsophage.